texte pris sur le site de ouessant
"Les moutons noirs d’Ouessant, considérés comme les plus petits ovins du monde, ont disparu de l’île entre les deux guerres.
Réhabilités au cours des années 1970, grâce à quelques sujets retrouvés au Jardin des Plantes et dans des propriétés bretonnes et vendéennes, un groupement d’éleveurs de l’Ouest, le GEMO, veille à sa sélection rigoureuse pour respecter le standard de la race (taille, finesse de la tête, cornage des mâles, qualité de la laine).
Le mouton noir, très apprécié en Hollande, pour les qualités de débroussailleur, sa petite taille, sa faible capacité de reproduction (un petit par an) est par ailleurs un animal de compagnie. Actuellement, le mouton noir fait le bonheur de quelque 300 éleveurs et l’objet de concours nationaux à Saint-Rivoal, dans l’Ouest. Le cheptel s’établit à plus de 4000 animaux.
Les moutons actuels ouessantins, jugés plus efficaces économiquement, n’ont rien à voir avec le mouton noir. Le premier apport de ces moutons a lieu par accident en 1936, lors du naufrage du cargo "Mykonos", près de Galgrac’h : les béliers y prennent pied et se reproduisent.
Les moutons vivent en totale liberté pendant la période vaine pâture, héritage des pratiques ancestrales, de la Saint-Michel au premier mercredi de février. Autrefois, cette pratique permettait aux familles disposant de peu de terrain, d’avoir quand même une ou deux vaches, et une douzaine de brebis avec leurs agneaux, quelquefois un cheval.
Durant cette période les moutons gambadent en bandes, face au vent, sautent les murets de pierre et entrent dans les jardins insuffisamment protégés.
Les moutons en liberté doivent pouvoir s’abriter du vent. A cet effet, un certain nombre d’abris, en breton gwasked, sont disséminés sur la surface de l’île en dehors des terres cultivables. Construits comme des étoiles à trois branches, ils permettent aux animaux de choisir le côté vers lequel se réfugier en fonction du vent. En pierres sèches ou en mottes de gazon, ces abris -autrefois nombreux- sont désormais plus rares.
Du fait de la division centrale de l’île par une dépression, les troupeaux du nord et du sud se mélangent rarement. La foire aux moutons traditionnelle a lieu à la fin de cette période. La foire est organisée par deux équipes réparties par troupeaux. Les rabatteurs ont pour mission, sous la direction d’un maître de cour, de rassembler les moutons dans un enclos. Les Ouessantins, munis de cordes, viennent le mercredi reconnaître leurs brebis. Chaque famille possède une marque répertoriée sur un registre à la mairie. La pratique utilisée depuis le 17ème siècle consiste à pratiquer des entailles ou découpes sur les oreilles. Une taxe par marque est payée chaque année au maître de cour selon un tarif fixé chaque année par la municipalité. En 2002, la redevance par bête à la foire est de 2,6 €uros. La foire terminée, chaque propriétaire attache par paire les moutons, et pendant huit mois, ils seront changés de place au pâturage deux à trois fois par jour. Les agneaux naîtront eux entre février et la Saint-Michel.
Les Ouessantins perpétuent encore de nos jours cette tradition à laquelle ils restent très attachés."
Tom