La troupe ovine de Prévie

Bonjour à tous

Je ne viens pas vous rejoindre seule, mais accompagnée de bon nombre de bestioles de tout genre, celles nous intéressant ici le plus étant mon troupeau.   

Arrivés il y a trois mois chez moi, et bien que le bélier ait été parfaitement habitué à l'homme depuis le début, ils sont restés enfermés en cabane presque dix semaines, car brebis parfaitement sauvages, et je craignais que sans un minimum de contact et de conditionnement, je ne puisse plus remettre la main dessus, ou alors au prix d'ennuis incommensurables.
A l'heure actuelle, ils arrivent tous en bêlant comme des demeurés lorsque j'arrive au volant de ma voiture, et réagissent à leurs noms respectifs, même si les brebis restent malgré tout un poil en retrait.

Voici donc Pirlouit, bélier de un an, qui m'a été donné il y a deux mois. Elevé dans le jardin d'une famille, comme le troisième chien de celle-ci, ils ont du s'en séparer car il devenait un poil trop hargneux avec le bouledogue anglais de la famille... Bon, à l'heure actuelle, nous avons toujours un "léger" souci de charge de sa part... Qu'on règle doucement mais sûrement... (parfois pas toujours très doucement d'ailleurs)...


Ses femmes (toutes deux ans, venant toutes les trois du même troupeau, toutes supposées être pleines à leur arrivée) :
Grenade, la plus laineuse, la seule à ne pas avoir été tondue l'année précédente, la plus rousse aussi, et la plus sauvage à son arrivée, fut au finale la plus facile à acclimater à mon contact quotidien. Et la première à me donner une agnelle : Junon.


Mitraille, la plus neutre des trois, j'ai encore du mal à la cerner :


et Camélia, au départ la moins farouche, et pourtant, celle qui au final reste le plus en retrait.


Et depuis une semaine, la rencontre officielle entre les laineux et les poilus a été faite : les moutons ont croisé les chevaux dans le pré (jusqu'ici, les deux groupes s'étaient juste reniflés à travers le grillage de la porte de la bergerie)
Les ponettes ont directement expliqué aux brebis que c'était elles qui dirigeaient la politique de cohabitation du pré de trois hectares, tandis que le gros poulain de trait se faisait mettre en boîte par Pirlouit, Pirlouit qui, étonnamment, a respecté un "traité de non agression" implicite devant la hargneuse du groupe. Et la hargneuse qui à mon grand étonnement n'a pas non plus tenté de lui expliquer le fond de sa pensé... Les deux terreurs semblent comprendre d'instinct qu'il ne faut pas trop chercher querelle à l'autre...

 

Par contre, ce qui risque de ne pas te rassurer, c'est mon avis sur ton bélier: un mâle qui a été tôt en contact proche avec les humains, se laisse caresser, etc, devient généralement chargeur à l'âge adulte.
Et sur ce forum, tu trouveras peu d'exemples d'éleveurs amateurs ayant réussi à calmer durablement un bélier chargeur... autrement qu'en leur enlevant leurs attributs qui pendouillent sous leur ventre.
On aura sûrement l'occasion d'en reparler sur ce forum.  

Bonjour et    à ta jolie troupe.

     
Effectivement, je vais aller dans le sens d'Haggis (et faisant également partie des castratrices du groupe   ), si ton bélier a trop été habitué à l'homme, il n'aura jamais de limite, et ce, malgré tous les stratagèmes que tu pourras mettre en place pour tenter de le remettre dans le droit chemin... le plus efficace (et radical) reste la castration. Il y a plein de posts publiés sur les béliers chargeur, je te laisse les découvrir.

J'ai un peu peur pour les pattes de tes chevaux et poneys... je ne voudrais pas que ton Pirlouit aille leur briser à coup de chanfrein !   

En tout cas, j'adore comment tu as présenté tes moutons, très personnalisé !  

Bienvenue !

Bienvenue à la Rhodanienne.  

Merci pour vos réponses !

J'avoue lui avoir donné jusqu'à l'automne pour se calmer. Si rien de neuf, il part.
J'ai pris des Ouessants largement par hasard au début, je cherchais plutôt du mouton de viande au départ, mais le hasard a fait que...
Seulement, je ne les ai pas pris juste pour faire jolie et avoir de la compagnie, mais bien pour plusieurs raisons :

- la première, ayant déclenché le reste, étant que je suis une paresseuse de première, et que l'idée de devoir défricher moi même les parties en ronce que les chevaux ne touchent pas ne me plaisait absolument pas. Il me fallait donc trouver un complémentaire aux chevaux, et le mouton s'est naturellement imposé.

- la seconde étant qu'avec mon mari nous voulons devenir au maximum indépendant quand à notre alimentation, et la produire nous parait donc naturelle, ce dans le respect de la viande que nous mangeons, qui aura pu être réellement heureuse avant de finir dans nos assiettes, sans jamais se rendre compte ni avoir le temps d'avoir peur concernant son destin.

- la troisième raison, venue lorsqu'une amie m'a ramené ses 4 là, est que la demande est plutôt assez importante dans mon coin, et encore plus dans mon entourage. Produire pour vendre en animal de compagnie, d'ornement et/où comme tondeuse écologique est donc largement rentable, même retenu les coûts de production. Au départ, avant d'avoir des Ouessants, la demande portait surtout sur de l'agneau boucher... Demande que je garde en tête cependant.

- la quatrième raison est également le fait que je sois en train de monter une ferme pédagogique, et avoir un petit troupeau de moutons sympas, c'est cool, ça plait aux enfants, etc.

Et cette dernière raison fait que je ne garderais PAS un bélier chargeur. Tout comme la 3ème raison fait que je ne garderais pas de mâle castré, il ne me servirait à rien, et me poserait plus de problème de gestion de pâture qu'autre chose.

Ormis cela, Pirlouit garde actuellement sa place. S'il venait à ne pas se calmer d'ici l'automne, on trouvera une solution (placement, don, échange...), mais en ce qui le concerne, l'assiette n'en sera pas une : il m'a été donné contre bons soins, la personne m'a fait confiance, et je ne trahirais pas sa confiance en tuant son bélier.

Bienvenue

Merci

J'ai bien peur que tes moutons ne touchent pas aux ronces, car tout comme les moutons, ils adorent trier. Le plus efficace contre les ronces : la chèvre. Ou l'huile de coude.   

Ton Pirlouit ne se calmera pas, il montera même en pression jusqu'à arriver à l'automne, période de reproduction ! Et tu risques d'avoir des difficultés à placer un bélier chargeur. Et si tu comptes faire une ferme pédagogique, le bélier castré est un bon compromis (qui ne t'empêchera pas d'avoir un bélier entier par la suite), les enfants pourront s'approcher de lui sans crainte qu'il ne les charge.

Quand tu dis que la vente de mouton d'ornement est rentable, ne compte pas sur la vente des béliers. Ces derniers, ne sont pas vraiment recherchés, et à moins d'avoir un animal vraiment bien dans le standard et avec des spécificités particulière qui en ferait un reproducteur recherché, tu auras du mal à le vendre. Dans certaines régions, les béliers sont donnés. Dans tous les cas, les moutons d'ouessant se vendent moins chers que les moutons à viande.

C'est vrai que chercher "une bonne place" pour un bélier chargeur est illusoire...
Il ne vaut rien et reste toujours un méchoui sur pattes...
Il te faudra avant toute démarche le calmer (castration).