Pourquoi vous êtes vous décidés à élever des moutons ?

Ce serait sympa de voir le cheminement de chacun.
Des moutons plutôt que des singes, des marsupiaux ou des dindons ?
Depuis combien de temps en élevez-vous ?
Vos plus belles satisfactions avec eux ?
A vous lire,

Pour moi, la raison c'est que j'ai acheté il y a quatre ans une maison isolée avec 5000 m2, dont 3000 m2 sous forme d'un pré.
Ne possédant pas de tracteur/tondeuse, et n'ayant pas l'intention d'en acheter, on a eu l'idée de moutons pour l'entretenir, avec évidemment l'intérêt supplémentaire (plaisir) d'avoir des animaux.
Nous avions aussi pensé aux chèvres, mais d'après différentes lectures/témoignages, les chèvres se sauvent facilement sauf si la clôture est très haute (ou les chèvres attachées). Donc moutons.
Pourquoi les Ouessant ? Parce que n'ayant aucune connaissance en élevage jusqu'à ce moment-là, nous voulions une race rustique, résistante, demandant peu de soins. Comme notre surface de pâturage n'était pas énorme, prendre de gros moutons aurait été un risque.
Après recherche, ça nous a laissé deuxchoix principaux: Ouessant et Cameroun.
Nous avons choisi les Ouessant à la fois pour leur couleur et aspect général. Le Cameroun présentait le gros avantage de ne pas avoir besoin de tonte, mais résidant en Bretagne, l'attrait du Ouessant était très fort.  

Nous en avons depuis quatre ans, soit un peu moins que notre date d'emménagement.
Je sais pas si on peut parler de satisfactions, mais disons les plaisirs simples: les faire venir en les appelant/claquant des mains, les voir se gaver de fruits en tous genres, les nourrir à la main avec mon fils, les naissances et les jeux...

Chez nous, il y a deux ans nous avons décidé d'acheter un pré qui fait 8000 m².

A ce moment-là nous avions envie d'en faire un beau parc personnel.

Mais bon notre travail est très très prenant et du coup le temps nous manque pour entretenir
ce grand terrain.

Et puis un jour, je suis allé chercher une chèvre pour mettre chez moi et l'éleveur avait quatre moutons à vendre... et voila, mon mari les a trouvé tous très beaux et quinze jours après, ils étaient chez nous.

Du coup, mes moutons et mon poney nous font l'entretien.

Notre plus belle satisfaction, c'est lorsqu'ils viennent manger dans notre main, qu'ils nous appellent lorsqu'on pars et puis à force de les cotoyer, on arrive à comprendre leurs expressions.

Voila, c'était un petit bout de la vie de Cannelle and co.

Idem que Haggis, ayant acheté une ferme à rénover, la maison étant vendue avec les hangars et divers batîments,  plus quasiment deux hectares de terrains, le choix a été fait au début de prendre des chèvres, j'en ai pris trois,  des blanches de réforme laitière... puis petit a petit, ayant plus de temps à consacrer aux extérieurs, (la maison étant  quasi finie de rénover), j'ai pu clôturer une première parcelle pour y mettre deux brebis (Tête Rouge de l'Ouest).

Ensuite, mes vieilles biquettes sont mortes quasiment la même année, donc j'ai continué de clôturer, et  j'ai décidé de prendre des OUESSANTS, au début deux, puis  trois  brebis, ensuite un bélier puis son fiston... et la  saga continue.
Aujourd'hui, j'ai trois brebis Ouessant, une Tête Rouge de l'Ouest, deux béliers Ouessant et une chèvre Alpine. Je ne parle pas des chiens, chats, poules et volatiles divers... je compte de nouveau cet automne faire faire de nouveaux-venus  à mes brebis.

En fait, la première fois que j'ai entendu parler des moutons d'Ouessant, c'est par un ami qui m'a mis en relation avec un producteur local qui m'a vendu deux gigots.

J'ai trouvé ça très bon, un peu petit en taille, mais très bon, une viande pas grasse au goût de venaison.

Puis est venu le déménagement du côté des Monts d'Arrée  et un grand terrain inaccessible à la tondeuse : grosses pentes, rochers,etc...

Un copain m'a alors donné un couple de Ouessant qui était hébergé chez son beau-frère dans le Morbihan, mais qui avait une urgence à s'en débarrasser. Habitant dans un lotissement, les moutons vivaient sur 400 m2 de pelouse, avec une laisse et un piquet, braillant tout le temps. Du coup, une pétition a été lançée par les voisins et voilà l'arrivée de Don José et Carmen et de leur progéniture Farinelli...

Depuis sont arrivés Mickaëla, brebis de un an et la naissance d'Oedipe, petit bélier en pleine forme qui cherche un home-sweet-home et de belles demoiselles pour jouer à saute-mouton...

Comme tondeuses, c'est superbe.

J'ai l'impression que le Ouessant a vocation d'être une tondeuse...

Ben, pour nous, ce n'était pas ça... Dès qu'on a pu, on a acheté le terrain de 8000 m2 attenant au notre, mais qui nous a servi plutôt de potager et de verger (serres etc) dans un premier temps. Les anciens propriétaires nous ont offert en prime, un autre terrain attenant au premier, un roz, que ça s'appelle en breton, terrain en pente et incultivable, avec un petit bois et un ruisseau. On a tout le matériel agricole qu'il faut pour entretenir donc, on n'avait pas besoin de tondeuses sur pattes. C'est juste qu'on aime les Ouessant, parce que c'est une race locale, conservatoire, et qu'on trouve assez logique d'élever des races adaptées à notre climat que des animaux plus exotiques. On a commencé en 2004 avec deux brebis et leur agnelle respective, ainsi qu'une vieille brebis trouvée dans les Monts d'Arrée, qui manquait vraiment d'entretien. Parce que le Ouessant, ça a beau être rustique et tutti quanti, c'est quand même un animal et à ce titre, on doit l'entretenir, le nourrir, le soigner. Je suis assez horrifiée de voir les annonces du genre "tondeuse écologique" et comme disait quelqu'un dans un message précédent, des gens qui prennent deux moutons alors qu'ils n'ont que 400 m2, c'est vraiment de l'inconscience (et je reste polie). C'est d'ailleurs comme ça qu'on a récupéré deux brebis, sans compter la vieille première, qui vivaient dans des conditions indignes, pour qu'elles puissent finir leur vie dans de bonnes conditions.

Du coup, c'est plutôt l'inverse qui s'est passé, on a été obligé de trouver du terrain supplémentaire, et par bol, on a pu louer une autre parcelle attenante aux deux premières, ce qui fait presque deux hectares. Mais, avec 24 moutons, on est quand même un peu à l'étroit, et nous allons à regret nous "séparer" des mâles en surnombre, pour ne garder que les trois reproducteurs.

Il y a deux ans, on a pris deux chèvres des Fossés, toujours pour les mêmes raisons de "localisation". C'est vrai que c'est un peu plus turbulent...

Et puis il y a aussi des poules, des canards et un chat de berger, ainsi qu'une belle collection de légumes "anciens" qu'il faut protéger de la voracité de Ding et Dong, les deux Fossés fugueuses qui apprécient particulièrement le pommier juste greffé.  

Pour nettoyer le terrain, de concert avec les ânes... aucun des deux troupeaux n'est jamais nourri et ils sont tous gras comme des cochons...

Ben moi, je ne sais plus quand ça a commencé, j'ai toujours plus ou moins parlé des moutons d'ouessant et dit qu'un jour j'en élèverai, et voilà, en janvier 2008, trois femelles et un mâle sont arrivés chez moi.
Depuis, j'ai eu des naissances, j'en ai vendu, j'en ai mangé, on m'en a donné, j'en ai acheté d'autres, etc.. des noirs, des blancs, bientôt un gris très probablement.
Le troupeau s'agrandit et continuera à s'agrandir, j'ai beaucoup, beaucoup d'espace à ma disposition, il me reste juste un problème de clôtures à mettre en place.

Pour nous, quand j'ai acheté mon hangar pour stocker mon bordel de 2 cv. Il y avait 2500 m² de terrain autour, et pas trop envie de passer mon temps a tondre.  

J'ai vécu en Bretagne pendant une dizaine d'années, sur un hectare, en clairière de la forêt de Quénécan... Un pote avait fait l'acquisition de moutons d'Ouessant. Lui, il faisait tout avec... les manger, pour la tonte du terrain etc... J'ai repéré ce petit animal curieux, vif. J'ai toujours pensé à lui !
De retour à Paris, je suis repartie dans l'est de la France peu de temps après.... Me suis installée à mi-hauteur sur un terrain de 5800 mètres carrés pour protéger ma faune : quatorze chats, deux chiens, des pigeons, un projet de moutons pour entretenir mon bout de montagne sans abîmer la faune : criquets, sauterelles vertes, escargots de toutes les sortes, renards et visites laboureuses des sangliers, chevreuils. C'est du bonheur plein les yeux.
Enfin la réalisation de mon projet est bien présent ! J'entretiens avec tous mes animaux des relations de grande proximité, du jeu, de l'affection, des soins au quotidien, des balades la construction de leurs abris.
Je ne consommerai aucun animal de la famille. Je ne les ai pas pour cela. C'est dire que je limiterai les naissances, pas une de plus, car je ne me séparerai jamais d'aucun !
Chez moi, les animaux entrent et ne ressortent jamais de mon Havre !

Pour moi, c'est aussi une histoire de tonte.
J'ai acheté une vieille ferme familiale à rénover et à l'époque mon père se tuait à passer la tondeuse sur ce terrain pentu, irrégulier et bosselé. Après avoir passé trois ou quatre fois la tondeuse, j'ai décidé de franchir le cap moi aussi, même si tout le monde croyait que je plaisantais.
J'ai cherché autour de moi et l'éleveur le plus proche était aussi celui qui vendait les agneaux le moins cher, 75 euros par mouton, alors je n'ai pas hésité surtout qu'ils étaient noirs je trouvais ça original. Clôturage électrique du pré et zou les trois moutons dans le coffre de la 306, ça faisait un peu roumain, mais bon...
Au bout de déjà douze heures de pâturage    les moutons m'ont aidé à comprendre que la clôture électrifiée ce n'est pas n'importe comment, et il a fallu recommencer avec un vrai grillage.
Au début, on ne comptait pas les garder et les revendre en fin d'année, mais on s'y est attachés.  
Au début, on pensait  aussi que les mille mètre carrés suffiraient, puis il a fallu agrandir, acheter du terrain, et faire deux pâtures avec les abris et tutti quanti.
Bref, aujourd'hui, il reste Choupette et Brunette, Pedro avec ses velléités offensives n'ayant pas été gardé.

Le but sera aussi dans l'avenir d'avoir notre propre viande avec les naissances de l'année, (Brunette et Choupette étant intouchables) et sachant aussi que celle de Pedro était bonne.

Je réveille ce sujet parce que je le trouve intéressant, surtout que je me pose à moi-même la question...
Ma première réponse ressemblerait à celle de Palers. Nous avions deux petites prairies "inutiles". Pourquoi pas des moutons rustiques ? Et comme nous sommes sensible à la biodiversité, une race locale à conserver, ça nous convenait bien. D'autant plus que ces moutons sont mignons et tout petits, et n'ont pas le regard vide de certaines autres races.
Mais je pense finalement que cette envie vient de plus loin. De ma jeunesse, malheureusement lointaine :
Dans les années 70, tous les mois de septembre, une bande d'étudiants installait ses tentes canadiennes au pied du phare de Créarc'h à Ouessant. Je faisais partie de cette joyeuse armada. Nous posions des filets japonnais dans les "stang", démêlions les oiseaux attrapés, les enfilions dans des sacs en tissus fermés par un cordon. Hop ! Les petits sacs accrochés aux guidons de nos vélos, nous foncions vers la fermette achetée par le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, où Pierre Nicolau-Guillaumet ou un de ses assistants sortait un à un les petits migrateurs, les pesaient, les mesuraient, et les baguaient avant de les relâcher. Moments heureux, moments souvent magiques !  Ah! nostalgie, quand tu nous tient !
Alors, un petit élevage de Ouessants pour égailler nos vieux jours...    

Avoir des Ouessant, c'était une rêve vieux d'au moins quinze ans...

Ma première rencontre avec un Ouessant ? Sur le halage du canal de Nantes à Brest près de Blain (44) il y a très longtemps. Un très petit bélier et une brebis entretenaient la pelouse attenante à une maison d'éclusier... les trouvant mignons, je passe, leur faire une caresse et tourne le dos (n'y connaissant pas grand chose)... et hop, un coup de "bélier" dans mes mollets avec plus de surprise que de mal.  

J'ai souvent pensé à ces petits moutons et j'ai du dûrement négocié pour en avoir à la maison... L'argument qui a fait mouche : tondeuse écologique...

Actuellement en Bretagne, mes petits protégés sont tout a fait intégrés dans le paysage et évitent à mon voisin de venir entretenir mon terrain... ils vont venir me rejoindre sous peu en Avignon... le temps de préparer la clôture, le terrain et rénover l'abri existant...

Ma motivation première, promouvoir une race locale (j'aime aussi la vache nantaise mais c'est plus encombrant qu'un ouessant), et participer à mon niveau à sa conservation...  Et en second lieu, l'amour des animaux et la possibilité de transmettre à ma fille le respect des êtres vivants... beaucoup d'enfants n'ont pas cette chance... si on ne respecte pas la vie, comment peut-on plus tard participer à la construction d'un monde meilleur ?

Peut-être un jour aurai-je un beau troupeau de Ouessant... Pourquoi pas ?

Pour le moment mes deux petits protégés me satisfont pleinement.  

Je devais trouver une solution pour éviter que les refus des chevaux s'agrandissent irrémédiablement, donc tondre et enlever l'herbe.
Soit le  tracteur; bruyant, beaucoup de travail, encore de la matière organique à stocker, pas très écolo, pas très attachant

Soit moutons; aucuns des aspects négatifs décrit plus haut. Ils me fallait en trouver un qui soit rustique, petit, mignon qui sorte de l'ordinaire et pas trop difficile à trouver, après quelques surfs sur internet il est apparu que le moutons d'Ouessant était LA solution !

Pour ma part, c'est tout simplement pour l'amour des animaux, et l'envie de découvrir le mouton, au début, çà a été difficile car je voulais des moutons qui ne se tondent pas (comme le Cameroun) j'ai donc commencé par deux Cameroun, mais avec les complications que j'ai eu, j'en ai échangé une, et l'autre est partie au paradis... j'ai bien failli ne plus avoir de moutons...
Mais j'ai repris goût et j'ai acheté un bélier, puis ensuite voulant absolument faire naître, j'ai acheté une femelle et voila !
Et j'espère que le bonheur ne s'arrêtera pas la, car j'ai envie de me prendre deux brebis de plus.

Voila William, et toi raconte-nous ! Même si on connais un peu tes aventures de berger !  

Lorsque mon épouse était petite fille, (nous nous connaissons depuis l'âge de cinq ans), elle n'avait pas un petit ourson, mais un petit agneau noir comme doudou.
Lorsque j'étais un petit garçon je rêvais d'être au plus près de la nature avec mon chien.
Aujourd'hui, nous vivons en maison forestière, en pleine forêt, la maison est entourée de prairie, d'où l'idée des moutons.
Le mouton d'ouessant nous convient parfaitement du fait de sa rusticité et, cerise sur le gâteau, ils sont proches de nous et ne connaitront donc pas la casserole.
Voilà, la vie nous gâte, nature, moutons, chien... nos rêves d'enfants se réalisent doucement.

Pour ma part, c’est l'amour de la nature et le besoin de me ressourcer simplement les pieds dans l'herbes et la tête dans les nuages qui m'ont poussés à habiter à la campagne.

Au début, avec mon homme nous avons emménagés dans une maison en location avec 5000 m² de pré. L'idée de laisser ce terrain vide m'attristait et je ne me voyais pas entretenir ce terrain ou le laisser en jachère. nous avons alors décidé d'adopter un couple d'Ouessant à des amis de mon frère.

Aujourd'hui, nous avons acheté une belle maison avec un hectare que nous avons divisé (la moitié pour nous, et la moitié pour les bibis, comme ça pas de jaloux). Leur terrain est dans le jardin et de notre salon nous pouvons les voir. Quand nous sommes sur la terrasse nous en profitons pleinement, et le matin, lorsque nous nous mettons à la fenêtre de notre chambre, nous avons juste à les appeler et il arrivent en courant, un vrai bonheur !

Souvent, les gens qui viennent chez nous me disent : "c'est nul, on peut pas les approcher sans qu'ils se sauvent"... et oui, c'est ça pour moi tout l'intérêt d'avoir des moutons : la frustration, la confiance et tout de même de la méfiance !