De tout de rien

Bonjour à tous



Tout d'abord je souhaite d'excellentes fêtes de fin d'année à tout le monde, malgré les circonstances particulières. On a la chance, grâce à nos moutons, de voir ce qui fait l'essentiel d'une vie. En effet, l'homme n'est pas un "empire dans un empire" , il s'inscrit dans la nature qu'il partage avec les autres espèces vivantes, et la compagnie de nos moutons, qu'elle soit professionnelle ou pour le plaisir, -et l'un n'empêche pas l'autre- nous le rappelle.


Je remercie tous ceux qui ont tenu le forum, l'ont cultivé et fait croire. Merci aussi à ceux qui ont raconté leur vie, leurs pbs et leurs solutions. Et merci aussi à ceux qui m'ont lue et m'ont répondue. J'aimais bien ce que j'appelais "mon forum de moutons".

QQS news pour finir: les grues sont passées, les poupoulettes vont bien. J'ai réussi à sauver ma poule coucou qui avait un rhume pendant l"été, par 15 jours d'isolement et de ronaxan qui lui ont permis de se retaper. Je n'oublie pas le sujet du forum: mes 3 moutons se portent très bien, ce sont des boules de laine en ce moment. Le soir au clair de Lune je fais mon tour, et quand j'ai le temps, je m'assois à côté d'eux. J'écoute les bruits de la campagne, je regarde les étoiles pendant qu'ils me réchauffent les mains en réclamant des gratouilles.

Bonne continuation à tous, merci pour tout ce que vous m'avez apporté!

Bonne continuation à tous !

Ces années, déjà 10..., avec mes moutons et donc le fofo des "moutons d'ouessant", ont été émaillées de joies mais aussi de peines et de soucis, comme tout un chacun.

Au plaisir de voir un jour revivre cet endroit.

En attendant Hasta la Vista !!

Et un bravo particulier à Marguerite bien entendu...

Ionique a écrit :
" L'homme n'est pas "un empire dans un empire", il s'inscrit dans la nature qu'il partage avec les autres espèces vivantes, et la compagnie de nos moutons, qu'elle soit professionnelle ou pour le plaisir -et l'un n'empêche pas l'autre-, nous le rappelle. "

Vaste sujet... (je me souviens que tu es prof de philo).
Jusqu'où peut on vraiment parler de partage de la nature ?
Existe t il un juste milieu qui conviennent vraiment aux animaux ? Ont ils suffisamment de conscience pour l'apprécier ? Ou bien faut il ne plus jamais utiliser cette expression : "le partage de la nature" ?

En effet l'humain se permet d'emprisonner quelques moutons dans un parc, pour son plaisir, car, même si leur bien être est assuré, ils ont perdu leur liberté de partager la nature suivant leurs goûts.
Ou des poules, des chiens, des poules, des canaris, des chevaux, etc...

On les séquestre pour le ravissement de notre vue, de notre toucher, de notre égo ; les apprivoise pour qu'ils restent d'eux mêmes dans NOTRE environnement, les dresse, les tond, les plume, les mange... les juge gustativement intéressants et les chasse ; les juge gênants et les éradique.
Et bien d'autres exemples encore qui montreraient que notre partage de la nature ne va que dans le sens qui contente l'humain.
Faut il choisir tout l'un ou tout l'autre ?
-- soit accepter que le goût de la viande grillée est délicieux et ne plus parler de partage de la nature.
-- soit accepter que les loups recolonisent nos campagnes et ne plus élever quelqu'animal que ce soit, par total respect pour le monde animal et sa place dans la nature.

Quelque juste milieu qu'on cherche à inventer, recherche de sauvegarde, entretien de l'espace, et je ne sais quoi d'autre prétexte alambiqué sorti tout droit des neurones tortueux de la nature humaine, ce ne sera jamais une demande du monde animal.

Enfin bref, il devient compliqué de vivre au milieu d'une faune sauvage constituée de loups et de ne pas réfléchir à nos contradictions.
Bises à tous les éleveurs (éleveuses) de moutons d'Ouessant.

Réponse de Ionique par mail :

"Bonjour Marguerite

Je prends connaissance de ta réponse et j'apporte qqs pistes de réflexion. La prof de philo que je suis n'a pas réponse à tout, loin s'en faut, mais la question des relations de l'homme à la nature est en train d'être repensée aujourd'hui.
En gros Descartes au XVII soutenait que "l'homme était comme maître et possesseur de la nature". Même si on ne néglige pas le "comme", ça signifiait tout de même que l'homme était propriétaire de la nature. Celle-ci n'avait pas d'âme, elle n'était constituée que de matière en mouvement, et était en quelque sorte notre terrain de jeu. Spinoza, XVII, soutenait que "l''homme n'est pas un empire dans un empire", parce qu'il voulait montrer que l'homme était déterminé et croyait agir librement, simplement parce qu'il "ignorait les causes qui le déterminent". J'ai détourné ses propos pour soutenir ma propre thèse, à savoir que nous sommes seulement une espèce vivante parmi d'autres.
Je partage entièrement ton point de vue lorsque tu dis que cette position reste encore celle de l'homme, que la nature ou les êtres vivants ne demandent rien de leur côté. Evidemment ce sens le partage n'est pas réciproque et le mot peut paraître inapproprié. Mais aujourd'hui, même si on n'accorde pas de conscience à la nature (il ne s'agit pas de revenir à une position animiste), ni à la plupart des êtres vivants, on est en train d'accorder des droits à la nature et aux êtres vivants. La nature n'a rien demandé, les animaux non plus, les plantes non plus. Pourtant on les considère de plus en plus comme des sujets de droit, à qui on doit le respect. On élabore des chartes pour les respecter, l'Equateur a reconnu des droits à la forêt amazonienne, la Bolivie aussi je crois. Par respect de la forêt je crois me souvenir qu'il s'agit de la préserver en l'état, et si on la dégrade, de lui donner la possibilité de se régénérer. On se situe au niveau du droit.... pas - encore? trop tard? - des faits.
Pour qui le fait-on? Peut-être pour les animaux et les plantes, et bien plus sûrement pour nous humains. Mais comment survivre si on détruit notre propre planète? Notre survie ne passe-t-elle pas par la préservation des autres espèces vivantes? Partager ici ne veut pas dire revenir à la loi du plus fort et ne plus intervenir, mais sauvegarder nos conditions de vie à plus de 100 ans. Or, cela implique de préserver ce qu'on appelle la nature, cad la biodiversité, les animaux, les plantes, l'eau, l'air etc.

Partager, ça signifie différencier ce qui est à soi et ce qui est aux autres, et c'est également prendre part à qq chose de commun. Vaste programme des années à venir! "

Merci Marguerite de nous partager ce MP, ...qui n'était qu'à toi et devient à tous!